L’architecture pour les usagers se fait avec les usagers
Pour concevoir des institutions utiles, accueillantes et soignantes, nous orientons nos méthodologies de travail. L’atelier cherche à concevoir des hôpitaux pour les usagers, donc avec les patients.
La démarche de l’atelier Michel Rémon & Associés s’inscrit dans un double mouvement, en architecture et en médecine, qui encourage l’intégration des savoirs situés, des expertises d’usages, à plusieurs niveaux de discussions et de décisions.
L’architecture n’est plus le fait du prince. Les programmes sont de plus en plus détaillés en fonction des spécificités démographiques et géographiques des projets. Les architectes doivent tenir compte des caractéristiques du terrain et des priorités qui motivent l’aménagement. Aujourd’hui la consultation des usagers est largement plébiscitée pour dessiner des projets adaptés.
En médecine, le nombre croissant de malades chroniques (qui représentent aujourd’hui environ 20 millions de personnes en France) amène le champ de la santé à repenser ses pratiques. Les malades chroniques doivent aménager leur existence pour y intégrer les retentissements de la pathologie, tant dans les sphères personnelles et affectives que sociales ou professionnelles. Ces aménagements expérimentés intimement visent à trouver des modes de vie nouveaux et personnalisés, dans lesquelles chacun peut mener un quotidien qui lui convient et se projeter dans l’avenir avec confiance.
Face à une médecine parfois vécue comme descendante et paternaliste, certains malades chroniques ont porté un message émancipateur, en affirmant leur expertise sur leur corps, leur maladie et leur traitement. Aujourd’hui s’affirme une médecine centrée sur la personne, où patient et soignant composent deux pôles d’une relation complémentaire, dans laquelle les exigences et les savoirs circulent et s’ajustent pour offrir un soin adapté à l’individu.
Si les malades chroniques sont actifs dans leur soin et dépositaires d’informations indispensables pour la thérapeutique, leur enseignement est également à prendre en compte dans les aménagements des édifices qui les concernent. Au « Rien sur nous sans nous » scandés par les malades, l’atelier propose de répondre par un travail architectural engagé.