La cathédrale du foot
Qu'il soit empli pour la grand-messe sportive où communient plus de 20 000 personnes les soirs de match, ou totalement vide, le stade Auguste Delaune s'érige en contrepoint de la cathédrale de Reims. Monument contemporain dédié à l'émotion du sport, il accueille la ferveur des supporters en plein centre-ville.
Construit « à l'anglaise », il se compose de deux tribunes superposées qui permettent aux spectateurs de vibrer au plus près du jeu. Une tribune basse en béton ancre le stade dans le sol tandis que la tribune haute est soulevée par l'énergie d'une structure métallique, dont la légèreté maximale est amplifiée par la mise en tension d'une toiture textile.
Entre les deux niveaux, la lumière circule, le paysage s'entraperçoit, et un subtil contraste s'installe entre le socle « roman » massif et l'élévation « gothique » des tribunes.
Conçue par Michel Rémon avec l'éclairagiste Yves Adrien, cette lumière qui n'éblouit jamais les joueurs provient de multiples sources, habilement disposées au bord du toit des tribunes et surtout en haut des quatre mats obliques.
Dans le calme nocturne revenu après les tournois, ces quatre mâts de lumière hauts de 75 mètres, équipés de projecteurs en ligne, illuminent encore le stade. Comme des flèches de cathédrale, ces immenses torches de jongleurs inclinées en oblique veillent sur la cité et l'annoncent de très loin. Fichées aux quatre coins de la pelouse, pointées vers le ciel, elles racontent l'histoire passée et les riches heures à venir du foot rémois.
« Quatre grands mâts mikados, une toiture de tribunes émergeant des arbres comme une lanterne japonaise : ces quelques repères campent le décor d'une fête où toute une ville se retrouve pour des moments d'intense communion. »